au cœur du village de neige silencieuse

dans la maison inconnue où douze personnes dorment

tu t’étonnes que les gestes à tâtons répétés dans l’impossible sommeil

– se couvrir de vêtements chauds

trouver le livre le carnet et le crayon de bois

ouvrir la porte massive

descendre l’escalier –

s’effectuent si aisément

 

tu bois à longs traits l’eau des montagnes gelées qui coule du robinet

de la maison inconnue où douze personnes dorment

 

il semble que le matin n’arrivera jamais

 

depuis quand est-il là ce jeune chat tout blanc

qui ne réclame rien

à travers la vitre

immobiles

vous vous scrutez longtemps

lui dans la neige de nuit où il semble se fondre

toi dans le séjour sombre où s’égrène le temps

tous deux dialoguant sans un mot

au cœur du village de neige silencieuse

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