envolée -I-
envolée [conte poétique -I-] trois lourdes branches malmenées dénudées par la grêle mauvaise la gifle du vent on les a ramenées du dehors mises à sécher dressées dans la lueur jaune du foyer demain on y suspendra des tissus colorés c’est la (...)
envolée -II-
c’est une nuit claire de lune et d’étoiles (...)
envolée -III-
envolée [conte poétique -III-] la fille-enfant -elle s’est donné un jour le nom de ForteVive et c’est ainsi qu’aujourd’hui chacun l’appelle- s’est levée à l’heure où l’aube est encore gris-foncé pieds nus foulant sans crainte le terreau regard furtif narines frémissantes elle s’approche de l’arbre (...)
à l’orée du mois de mai
à l'orée du mois de mai en pensant à Faustinedénouerles liens trop serrésfendiller l’écorce t’en extirperd’un coup de pied la balancerau loin laisser s’enfuir les mots qui brûlent ta languemarcher sur les pelouses rasespiétiner les plates-bandes trop sagesfranchir les limites pour découvrir un outre-monde parfois dérapert’écorcher les genouxpleurerte (...)
huîtres [I]
huîtres [I] 1- à marée basse la tempête s’est éteinte la plage délavée déploie à l’infini son sable piqué de coquilles échouées spirales de porcelaine luisante ébréchées couteaux émoussés palourdes patelles huîtres transparente et friable nacre pâle bordée de mauve (...)
huîtres [II]
huîtres [II] 4-dans les replis gris nuit kakiourlés d’une mouvante frange noire- laisse de mer- parfoisun point subtil ou une nappe de crèmevientenrichir ou grassement corromprel’iode 5paume d’écaillerprofondément entailléela lame trapuetrop vivea ripésur l’huîtres’est heurtée àson non butérefus d’être éventréeéviscérée livréeaux dents insouciantes (...)
qu’il neige
qu'il neige qu’il neige assez pour recouvrir tout ce qui griffe qui écorche buissons d’épines mots échappés qu’il neige assez pour arrêter les pas gommer les itinéraires qu’il neige assez pour que se figent l’eau des rivières et l’eau des mers que (...)
là où j’ai peur
là où j'ai peur j’explore le creux de la vague les quartiers mal famés les âmes désolées les campagnes démembrées les greniers encombrés de secrets de famille les chambres froides les esprits tortueux les mansardes confinées des maisons isolées j’arpente la cour sans soleil le bas-côté (...)
interstice
interstice au bord de la rue de la vieille ville par l’interstice d’une porte fendue les yeux plissés scrutent le jardin abandonné enchevêtrement de ronces et d’herbes parterres de broussaille fruits trop mûrs gisant au pied d’un prunier tordu dans les allées de (...)