ton sommeil est un rapace
plongeant sur tes secrets
il les débusque les perce les dépèce
de son bec de ses serres
il griffe
tes paupières résignées
ton sommeil piaille
goéland mécontent
il n’oublie pas qu’un jour
à la terrasse du café l’homme l’a attrapé
et grossièrement
de lui s’est moqué
tes cils battent pour chasser
tes larmes de colère
ton sommeil est une hirondelle
qui à tire-d’aile emmène
tes rêves migrateurs planer sur l’océan
glaner des grains dans les champs
pour les semer ou bien les moudre
au gré de tes envies
au gré de tes folies
ton sommeil est un moineau confiant
qui s’est pelotonné
sa chaleur – plume douce – prend toute la place
dans ton ventre
dans ta gorge
dans ton lit
et comme une caresse
son ample souffle effleure
tes yeux clos ton cœur tranquille
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