le cerf
tu te demandes
pourquoi dans l’entre chiens et loups de ce jour vacancier
alors que les autos ne roulent pas si vite
le cerf
qui aurait
résisté à l’hiver
ruminant çà et là des herbes faméliques
esquivé la meute aux aboiements aigus
souffle retenu sur le haut d’un talus
exhalé sa brume cœur battant
dans le bois qui s’éveille sous le soleil pâle
bramé son mâle désir à l’heure des feuilles renaissantes
de la neige fondante
gît
de toute sa longueur
sur la route bordée de neige
encastré sous l’avant de la voiture
absent à
l’affairement des téléphones affolés
l’éblouissant appel des phares
la glace de la chaussée qui déjà fige son sang
sourd au murmure prosaïque des oraisons funèbres
– il n’a pas eu de bol
qu’est-ce qu’il foutait là –
tu te demandes
ce qui sera fait de son corps
massif
de sa tête armée d’immenses bois
– tu n’en as jamais vu de semblables –
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